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L'affaire Alain Delon

La nouvelle a ému et surpris : Alain Delon a obtenu le droit d'être inhumé dans la propriété de Douchy, dans le Loiret, aux côtés des animaux qui ont partagé sa vie. Cette décision exceptionnelle interroge sur les possibilités, pour un particulier, de choisir librement son lieu de sépulture.

 

Une dérogation préfectorale rare

Normalement, en France, la loi est claire : les inhumations doivent avoir lieu dans un cimetière communal, sauf exceptions très encadrées. L'article L.2223-1 du Code général des collectivités territoriales prévoit que "l'inhumation ne peut avoir lieu que dans une commune, soit dans un cimetière, soit dans un lieu spécialement autorisé". La sépulture dans une propriété privée est donc l'exception, pas la règle.

Alain Delon a bénéficié d'une dérogation préfectorale accordée au titre de "raisons particulières". Cette possibilité, prévue par la loi, reste extrêmement rare dans la pratique. Le préfet du Loiret a estimé que le cas de l'acteur présentait un caractère exceptionnel justifiant cette autorisation.

Pourquoi cette impossibilité pour les autres Français ?

Plusieurs raisons expliquent la stricte limitation des sépultures privées :

  1. La salubrité publique : Les cimetières communaux répondent à des normes sanitaires strictes concernant la nature des sols, la nappe phréatique et les distances d'éloignement des habitations.

  2. La pérennité des sépultures : Un cimetière communal garantit la conservation de la sépulture même après la disparition de la famille. Une tombe privée risque d'être abandonnée ou détruite en cas de vente de la propriété.

  3. L'ordre public : Les autorités craignent les troubles à l'ordre public que pourraient provoquer l'afflux de fans ou, au contraire, des actes de vandalisme sur des sépultures privées accessibles au public.

Les conditions théoriques pour y parvenir

En théorie, tout propriétaire peut faire une demande de sépulture privée, mais doit prouver :

  • Que le terrain répond aux conditions sanitaires (sol approprié, éloignement des sources d'eau)

  • Qu'il assure la pérennité de la sépulture par des mesures juridiques contraignantes

  • Que le caractère exceptionnel du cas justifie une dérogation

Dans les faits, ces autorisations concernent surtout des personnalités nationales ou des cas familiaux très particuliers, comme des propriétés isolées où une tradition familiale existe depuis longtemps.​​​

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Le précédent de ses animaux de compagnie

La présence des tombes animales sur la propriété de Douchy a probablement joué en faveur d'Alain Delon. L'acteur avait créé un véritable cimetière animalier où reposaient ses chiens. Cette antériorité a sans doute facilité la démonstration du caractère affectif et traditionnel du lieu.

 

Une décision qui fait jurisprudence ?

Si cette autorisation crée un précédent médiatique, elle ne modifie pas pour autant la législation. Chaque demande continue d'être examinée au cas par cas. Pour la majorité des Français, le cimetière communal reste la seule option légale, sauf dans le cas très spécifique de la propriété familiale isolée avec tradition ininterrompue. Le cas d'Alain Delon illustre ainsi la tension entre le désir légitime d'intimité pour son dernier repos et les nécessités de réglementation collective. Une exception qui, par son retentissement, rappelle surtout la règle commune actuelle.

Beaucoup rêvent de reposer un jour aux côtés de leur animal adoré. Mais en France, c’est interdit : depuis 2015, on ne peut plus enterrer son animal dans son jardin, et les cimetières sont strictement réservés aux humains. Même les cendres d’un chien ou d’un chat ne peuvent y être placées.

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